L'indépendance alimentaire, utopie ou réalité? tel était le thème de la première conférence Région Nouvelle-Aquitaine, ANAA et Sud Ouest (à l'Hôtel de Région à Bordeaux et Youtube). Au terme de cette séquence, on a tendance à pencher pour la première hypothèse. Il est vrai que ce genre d'exercice spectaculaire va rarement au fond des choses. Mais cette fois on s'est cantonné dans une approche conventionnelle. On s'est bien gardé de remettre en cause le mondialisme comme les orientations européennes qui ont oublié depuis longtemps la préférence communautaire. Alain Rousset veut bien de l'indépendance alimentaire, mais refusant le repli sur soi, il veut aussi pouvoir acheter ses bananes. A-t-il oublié que la France en produit?
A CHACUN SON INDEPENDANCE- En fait chacun a sa vision sur le sujet. Pour Erik Orsenna la souveraineté alimentaire "c'est de savoir ce que l'on mange, car on est ce que l'on mange". Pour Sébastien Abis (DEMETER) l'indépendance, par le biais de la sécurité alimentaire (dans le sens de la garantie d'approvisionnement) est déjà là. Pour Philippe Mauguin (INRAE) cette "sécurité" n'est pourtant pas assurée au plan mondial une personne sur trois souffrant de malnutrition. Pas question de stratégie égoïste, mais arriver à nourrir la planète en 2050 de façon solidaire et durable. On voit cette indépendance dans la sensibilisation des consommateurs vers l'approvisionnement de proximité en produits de qualité issus d'une agriculture écologique, et l'incitation des agriculteurs à produire en ce sens.
ET TOUT LE RESTE-Mais on ne peut pas parler de tout. Du marché, de la concurrence entre les producteurs agricoles, des accords commerciaux qui se signent au nez et à la barbe des Etats, de la grande distribution en quête de résultats. Alain Rousset ne veut pas toutefois de tomates espagnoles obtenues avec un régime de main d'oeuvre "esclavagiste", et il s'inquiète des achats de terres effectués par des groupes coréens ou chinois, et il se demande s'il ne faut pas faire barrage. Pendant que Néo-Aquitains et Français rêvent de mieux cultiver leur jardin, d'autres pourraient exploiter tout un canton....
Gilbert Garrouty
A CHACUN SON INDEPENDANCE- En fait chacun a sa vision sur le sujet. Pour Erik Orsenna la souveraineté alimentaire "c'est de savoir ce que l'on mange, car on est ce que l'on mange". Pour Sébastien Abis (DEMETER) l'indépendance, par le biais de la sécurité alimentaire (dans le sens de la garantie d'approvisionnement) est déjà là. Pour Philippe Mauguin (INRAE) cette "sécurité" n'est pourtant pas assurée au plan mondial une personne sur trois souffrant de malnutrition. Pas question de stratégie égoïste, mais arriver à nourrir la planète en 2050 de façon solidaire et durable. On voit cette indépendance dans la sensibilisation des consommateurs vers l'approvisionnement de proximité en produits de qualité issus d'une agriculture écologique, et l'incitation des agriculteurs à produire en ce sens.
ET TOUT LE RESTE-Mais on ne peut pas parler de tout. Du marché, de la concurrence entre les producteurs agricoles, des accords commerciaux qui se signent au nez et à la barbe des Etats, de la grande distribution en quête de résultats. Alain Rousset ne veut pas toutefois de tomates espagnoles obtenues avec un régime de main d'oeuvre "esclavagiste", et il s'inquiète des achats de terres effectués par des groupes coréens ou chinois, et il se demande s'il ne faut pas faire barrage. Pendant que Néo-Aquitains et Français rêvent de mieux cultiver leur jardin, d'autres pourraient exploiter tout un canton....
Gilbert Garrouty
Erik Orsenna (DR)