Vins de Bordeaux: plan de redressement en marche et espoir à l'export

Le vin de Bordeaux n'est pas encore sorti de l'ornière, mais quelques signes encourageants laissent espérer un renouveau, même si comme l'a dit devant l'assemblée du CIVB (Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux) Georges Haushalter, "la situation demeure très difficile". La mise en oeuvre progressive du plan "Bordeaux Demain" qui fait l'effet d'une fusée à plusieurs étages dont la mise en orbite est désormais quasi-assurée, n'y est sans doute pas étrangère. Mais le l'élément le plus concret est la confirmation du développement des exportations, en particulier vers les pays asiatiques. Avec 1, 68 millions d'hectolitres fin octobre 2010, ces ventes sur les marchés extérieurs progressent de 10% sur l'an passé. Les résultats sur l'Europe sont cependant mitigés avec des exportations en hausse vers l'Allemagne et l'Angleterre, mais selon des prix en baisse. En revanche, les achats de la Chine augmentent de 71%, ceux de Hong Kong de 65%, et ceux du Japon de 14%. En adoptant son budget 2011 le CIVB s'est doté des moyens de poursuivre son action sur les marchés extérieurs, notamment en ciblant ses interventions sur ses sept principaux marchés. Fort du succès du bar à vin de Bordeaux installé au rez-de chaussée de son siège -lequel a reçu 42 000 consommateurs- le Conseil envisage de transporter la formule dans plusieurs grandes capitales. Le président du CIVB Georges Haushalter a souligné au cours de ces instances et en présence du préfet de Région Dominique Schmitt, que le projet Bordeaux Demain "est un plan de développement économique et non un plan de repli". Cependant, si la mise en route des premiers volets de ce plan semble s'effectuer sans difficulté majeure, les choses sont plus difficiles sur question des vins en vrac.

Les clés du redressement des prix se trouvent en effet du côté du regroupement de l'offre. "La mise en place de l'organisme de régulation du marché du vrac est laborieuse" a concédé le président du CIVB. Les services économiques de l'interprofession ont confirmé que l'on est en présence de un million d'hectolitres de vins à classer dans cette catégorie qui, dans la situation actuelle, ne présentent pas plus d'intérêt pour les opérateurs du marché que pour les producteurs. Parallèlement la restructuration de la coopération viticole est programmée avec les encouragements de l'Etat. Le préfet de Région est prêt à donner un coup de pouce à l'opération, aussi bien au niveau du plan "impérieuse nécessité de réussite" que sur l'évolution du secteur coopératif. "Même si un groupe d'opérateurs majoritaires, a affirmé Georges Haushalter, est déjà au travail avec la volonté de parvenir à cette organisation, il nous reste encore à convaincre, voire à contraindre, quelques francs tireurs qui pourraient mettre en péril l'équilibre de notre édifice". Le président du CIVB a par ailleurs considéré comme infondées les "accusations" de manque de transparence des comptes de l'interprofession, ou de manque de représentativité .Et à ceux qui déplorent des résultats insuffisants du CIVB, il admet que l'on ne peut s'en satisfaire "tant que tous les membres de la filière ne vivent pas dignement de leur travail", mais en s'adressant aux critiques, il dit "toujours attendre les propositions constructives et réalistes"...