Sarkozy, le séducteur

Les faits économiques qui, comme a dit quelqu'un sont têtus -lesquels aujourd'hui gouvernent le monde-semblent avoir enlevé quelque peu de sa superbe à Nicolas Sarkozy. Ses réponses aux journalistes de télévision l'ont montré plutôt modeste dans ses prétentions, et l'homme a su en profiter pour afficher une certaine modestie, pour approcher de la confidence. Citant "Carla" à propos de la libération de la Prix Nobel de la Paix en Birmanie, tout comme le ferait n'importe quel des Français lorsqu'il est aidé par sa compagne, il se montrait un peu comme Monsieur Tout le monde. Cela, comme son temps de réflexion avant de répondre aux questions les plus délicates, tendaient à le rapprocher des Français. Au fond cette façon d'être peut séduire et l'aider à remonter la pente. Mais sur le fond, en matière économique, il aura davantage développé sur l'analyse que sur un projet. Dire que les capitaux s'enfuient sous le coup de mesures fiscales spécifiques est incontestablement vrai. Laisser entendre que l'euro fort handicape nos exportations, est une évidence. Dire que les délocalisations se font vers l'Allemagne est plus surprenant. Le Président a scandé qu'il est anormal que la France perde des parts de marché, y compris en agriculture. Tout le monde sera d'accord. Une harmonisation fiscale avec l'Allemagne ne peut pas faire de mal. Mais ce n'est pas cela qui redonnera du souffle à l'économie et créera rapidement des emplois . Soucieux de ménager la Chine, Nicolas Sarkozy s'est bien gardé de l'égratigner sur le volet de la démocratie comme sur celui de sa monnaie, et sur le fait que c'est elle qui est en grande partie la bénéficiaire de la délocalisation de nos emplois industriels. Il n'a pas non plus trouvé les mots pour évoquer l'avenir , le dessein de la France, et redonner au moins par la parole, cette foi, cette ardeur qui fait tant défaut à ses habitants.