La carotte est en crise
La crise économique et la proximité des élections régionales ont au moins un avantage: c'est de faire en sorte que l'on "cause" entre "politiques" et acteurs directs. C'était le cas à Bordeaux, ce mercredi, dans l'amphithéâtre de l'INRA, à Villenave d'Ornon ,pour les filières fruits et légumes, tabac, et viande. Pour ce qui est du domaine végétal, la "remontée" d'information confirmait la noire ambiance qui règne dans les campagnes aquitaines où l'on essaie encore de cultiver les fruits, les légumes, où le tabac. A l'écoute de ces échanges destinés à informer le monde politique et l'Etat, n'en déplaise à ceux qui ne jurent que par l'économique, il fallait bien constater que cet économique est tout de même très dépendant du cadre fixé par les "politiques". Naguère, il aboutit à l'entrée de l'Espagne dans le Marché Commun, ce qui mit à mal la fraîsiculture locale. Puis ce fut des accords avec des Pays Tiers qui ouvrirent les portes, les 35 heures, une loi sur le commerce défavorable à la production, l'élargissement de l'UE à des pays agricoles n'ayant pas les mêmes coûts, l'étouffoir sur la préférence communautaire, la dévotion à la mondialisation, les ouvertures envers la Chine... Selon les grands théoriciens tout cela est pour le bonheur du plus grand nombre! A entendre les débats de cette conférence régionale, ce bonheur économique n' a pas encore atteint les producteurs de fruits et légumes, et encore moins de tabac...
"Il ne faut pas boire, pas fumer, pas manger de foie gras. Que va-t-il nous rester?" interrogeait Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture. Il s'ajoute en effet à tout cela la pesanteur de l'écologie politique qui, comme l'a dit un représentant périgord, a des conséquences contraires au but recherché, en n'autorisant que la concentration des entreprises, et contribuant donc à l'asphyxie du tissu rural
"Il ne faut pas boire, pas fumer, pas manger de foie gras. Que va-t-il nous rester?" interrogeait Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture. Il s'ajoute en effet à tout cela la pesanteur de l'écologie politique qui, comme l'a dit un représentant périgord, a des conséquences contraires au but recherché, en n'autorisant que la concentration des entreprises, et contribuant donc à l'asphyxie du tissu rural
Le poids du bât...
En modifiant et amputant le système de soutien au tabac, l'Europe risque fort de tuer la production nationale. Ce qui pourrait diriger les agriculteurs vers des fruits et légumes déjà en crise et mettre à mal l'usine de transformation de Sarlat. Au total ,10 000 emplois menacés. Côté fruits et légumes, les filières pomme et carotte sont en crise avec des prix dérisoires, voire des destruction à la production. Ce qui n'empêche pas que les consommateurs payent toujours les fruits et légumes très cher. Dans tout cela, les producteurs font de leur mieux pour améliorer leur compétitivité, mais il y a des limites. François Lafitte, président de l'Association Régionale des Producteurs, comparait la situation à l'âne qui finit par s'effondrer sur poids du bât... En 7 ans, dit-il, le minimum salarial a augmenté de 36% en France contre 7 à 8% dans les autres pays de l'UE. La Pologne produit 2,5 millions de tonnes de pommes que ses producteurs peuvent vendre 0,35€ le kg ,alors qu'en France le prix de revient est de 0,70€...
Certaines productions, comme le kiwi résistent cependant, et on manque de fruits et légumes bios. Les responsables professionnels ne veulent pas baisser les bras, mais ils s'attendent, comme Jean-Michel Ruchaud (Lot-et-Garonne) à ce que beaucoup restent sur le bord de la route.
On va dans un premier temps se tourner vers le plan Sarkozy, en demandant à la Région Aquitaine d'apporter sa contribution. Cependant Béatrice Gendreau, vice-présidente de la Région Aquitaine chargée de l'agriculture, a laissé entendre qu'il n'est pas justifié d'aider ce qui est condamné, et qu'il fallait plutôt se tourner vers l'avenir. Des groupes de travail vont être mis en place, et dans, la Région devrait lors de l'assemblée plénière du 14 décembre ,consacrer des moyens supplémentaires à l'agriculture. Mais en arrière-plan c'est tout le problème de l'avenir du secteur alimentaire qui est posé aussi bien pour l'Aquitaine que pour la France.
Certaines productions, comme le kiwi résistent cependant, et on manque de fruits et légumes bios. Les responsables professionnels ne veulent pas baisser les bras, mais ils s'attendent, comme Jean-Michel Ruchaud (Lot-et-Garonne) à ce que beaucoup restent sur le bord de la route.
On va dans un premier temps se tourner vers le plan Sarkozy, en demandant à la Région Aquitaine d'apporter sa contribution. Cependant Béatrice Gendreau, vice-présidente de la Région Aquitaine chargée de l'agriculture, a laissé entendre qu'il n'est pas justifié d'aider ce qui est condamné, et qu'il fallait plutôt se tourner vers l'avenir. Des groupes de travail vont être mis en place, et dans, la Région devrait lors de l'assemblée plénière du 14 décembre ,consacrer des moyens supplémentaires à l'agriculture. Mais en arrière-plan c'est tout le problème de l'avenir du secteur alimentaire qui est posé aussi bien pour l'Aquitaine que pour la France.