Les voeux très socialistes de Philippe Madrelle

On ne pourra reprocher à Philippe Madrelle, le président du Conseil général de la Gironde, de ne pas s'engager suffisamment dans la bataille électorale qui s'annonce en faveur du candidat socialiste François Hollande. Il est vrai qu'il était de longue date particulièrement critique vis-à-vis de la politique menée par l'actuelle majorité présidentielle, et surtout de Nicolas Sarkozy. Ne fut-il pas le premier à dénoncer par la mise en place d'un "compteur" la dette de l'Etat au département, ou encore à mobiliser les maires contre la réforme territoriale! A l'occasion de ses voeux à la presse, Philippe Madrelle a d'ailleurs noté que cette réforme est en suspens, et affirmé qu'il espère bien qu'elle ne sera jamais appliquée. Il attend, au contraire, un acte IV de la décentralisation.
Les voeux du président du Conseil général socialiste de la Gironde pour 2012 sont donc très politiques, et son souhait essentiel est bien que l'année 2012 apporte, après François Mitterrand, un autre président de la République socialiste aux Français. A ses yeux ce serait la suite logique des élections précédentes, en particulier des sénateurs, qui ont permis au parti de la rose de prendre le Palais du Luxembourg. Philippe Madrelle accentue donc sa critique de Nicolas Sarkozy; "La perte du triple A sanctionne incontestablement la politique suivie depuis 2007 (...).Tout cela constitue un échec pour le pouvoir sinon pour la France d'autant que Nicolas Sarkozy avait axé sa stratégie politique sur le maintien du triple A. Il considérait même que c'était un trésor national".
Cela ne l'empêche pas de rappeler les axes forts de la gestion socialiste en Gironde, et d'en souligner les perspectives pour l'avenir. " Avec la volonté de renforcer notre politique de proximité tout en faisant preuve d'innovation, bien souvent au-delà de nos seules compétences obligatoires".

Il en voit la preuve à travers la récente inauguration de plusieurs collèges et ajoute "ce qui prouve que si nous ne nous engageons pas dans certains grands projets bordelais hasardeux nous investissons bien pour l'avenir de la ville de Bordeaux et des Bordelais en investissant aussi par ailleurs dans le pont Bacalan-Bastide et la LGV Tours-Bordeaux.." Interrogé sur les difficultés de circulation autour de Bordeaux, Philippe Madrelle -qui a indiqué "avoir mis 50mn pour venir ce matin"- a décrit la situation comme "terrible, inacceptable". On est pris en otage, ajoutait-il. Les gens trouvent-ils que c'est bien? Moi cela me met en rage. Dans Bordeaux, aussi, alors que le tramway devait tout arranger, on ne peut circuler." Selon Philippe Madrelle on ne pourra rien améliorer "sans infrastructures. Il faut arrêter de faire la politique de l'autruche. Mais ce dossier n'est pas de notre compétence. Il s'agit d'une responsabilité de l'Etat, d'une responsabilité régalienne."...Le Conseil général apportera sa contribution à l'amélioration des transports collectifs dans le département avec l'installation, en septembre prochain, du tarif unique à 2,50€.
Cependant cet Etat "ne cesse de se désengager", en particulier en ce qui concerne la dépendance et le handicap. Ce qui n' a pas empêché l'inauguration d'un nombre record d'établissements dédiés aux personnes âgées, et en agriculture, le soutien des filières viticole et d'élevage. Philippe Madrelle souligne que l'accent sera mis en 2012 sur le renforcement de la solidarité. Au programme: un budget de 354 millions d'€ pour les aides individuelles, la reconstruction, ou la restructuration de 26 maisons de la solidarité et de l'insertion, des aides aux communes indexée sur leurs difficultés de gestion, un plan collège. Et, revenant à la politique nationale, Philippe Madrelle déclarait: "contrairement à Nicolas Sarkozy, François Hollande ne veut pas se donner des objectifs en terme de notes, mais en termes de résultats".