Commerce des vins et consommateurs vont prochainement retrouver en toute légalité une référence historique en matière de vins du Médoc:la dénomination "crus bourgeois". Elle va s'ajouter, pour les propriétés qui le méritent, à l'appellation d'origine et au nom du château, apportant ainsi une indication sur la qualité du vin. Cette "renaissance" des crus bourgeois dans le vignoble bordelais a été confirmée officiellement à Bordeaux par le président de l'Alliance, Thierry Gardinier, entouré de tous les responsables et conseillers de l'association. Le rideau devrait ainsi tomber sur plusieurs années de péripéties et de polémiques qui avaient contribué à geler plus ou moins l'emploi de ces termes sur les bouteilles de vins du Médoc.
On sait que le vignoble bordelais ne se contente pas de la "simple" AOC -ou maintenant AOP-, la classification de 1855, dans laquelle il y a peu d'élus, établissant une hiérarchie officielle des crus. Aussi les châteaux du Médoc n'ayant pas accès à cette classification historique, avaient opté en 1932 pour cette distinction de "crus bourgeois" sous le l'égide de la chambre de commerce et d'industrie et de la chambre d'agriculture de la Gironde. Quelque 444 châteaux étaient ainsi devenus membres du "club". Notons que cette mention s'appuie sur une référence historique. Au XVe siècle, les bourgeois de Bordeaux, enrichis par le commerce international des vins, notamment vers l'Angleterre, se mettent à acheter les meilleures terres à vigne du Médoc. On parlera dès lors de "crus des bourgeois"...
On sait que le vignoble bordelais ne se contente pas de la "simple" AOC -ou maintenant AOP-, la classification de 1855, dans laquelle il y a peu d'élus, établissant une hiérarchie officielle des crus. Aussi les châteaux du Médoc n'ayant pas accès à cette classification historique, avaient opté en 1932 pour cette distinction de "crus bourgeois" sous le l'égide de la chambre de commerce et d'industrie et de la chambre d'agriculture de la Gironde. Quelque 444 châteaux étaient ainsi devenus membres du "club". Notons que cette mention s'appuie sur une référence historique. Au XVe siècle, les bourgeois de Bordeaux, enrichis par le commerce international des vins, notamment vers l'Angleterre, se mettent à acheter les meilleures terres à vigne du Médoc. On parlera dès lors de "crus des bourgeois"...
Chaque millésime évalué
La première version -non officielle- des crus bourgeois sera en vigueur pendant 70 ans. C'est lorsque l'on voudra faire le tri -certains d'entre eux ne méritaient plus le titre qui leur avait été accordé- que tout se gâtera suite à l'action des exclus. Un arrêté interministériel de 2003 homologue le classement en crus bourgeois de 247 châteaux sur...490 candidats. Le feuilleton entamé conduira en février 2007 à l'annulation par la Cour Administrative d'Appel de Bordeaux de l'arrêté de 2003. Le risque de voir disparaître cette référence historique des vins du Médoc est alors grand. En dépit des polémiques, les viticulteurs médocains se mobiliseront cependant autour d'un projet commun:"la renaissance des crus bourgeois" projet porté leur association, l'Alliance des Crus Bourgeois. Les évolutions réglementaires européennes et nationales devaient conduire la structure à opter pour le schéma aujourd'hui généralisé en agriculture: mise en place d'un label avec cahier des charges, et contrôle par un organisme certificateur extérieur (un arrêté interministériel du 16 novembre 2009 officialise la procédure). Pour les crus bourgeois du Médoc Bureau Véritas sera chargé des contrôles et du même coup, fera ainsi son entrée dans le secteur du vin. A Bordeaux, Thierry Gardinier a précisé que la nouvelle procédure serait lancée en janvier 2010 pour le millésime 2008. Importante différence par rapport au passé: la mention devra être obtenue chaque année, et sera attribuée sur avis d'un jury de dégustateurs qualifiés, et en application d'un cahier des charges qui impose notamment des règles de traçabilité. On juge non plus la propriété, mais le vin. Tout ceci engendrera cependant des charges nouvelles -le contrôle à un coût-, de l'ordre de 1500€ par propriété et par an. Pour les grandes, c'est peu, mais pour les petites... Néanmoins Thierry Gardinier estime que cette charge est minime par rapport à la plus value que va apporter le terme "cru bourgeois" retrouvé. Et le système devrait contribuer à tirer la qualité vers le haut et, estime le président de l'Alliance, redonner un avenir "fantastique" aux vins du Médoc.