Le tourisme n'aime pas les années électorales

Il existe un vieil adage selon lequel les années électorales ne sont jamais bonnes aux affaires. Ainsi cette année 2012 marquée par les longueurs de la campagne des présidentielles, le changement de majorité, et par une économie à la traîne, semble aussi ne pas devoir connaître une très bonne saison touristique. Tendance inquiétante lorsque l'on sait qu'il s'agit d'une activité française d'importance, qui plus est non délocalisable. Par les temps actuels , elles ne courent pas les rues de l'Hexagone!
La dernière enquête conjoncturelle "FNOTSI – RN2D – SKI FRANCE" souligne que "l’ensemble des professionnels du tourisme interrogés juge la fréquentation touristique du mois de juin nettement insatisfaisante, en recul par rapport à juin 2011. Seules quelques destinations se démarquent : Paris et certaines destinations du Sud-Est et du Pays cathare. La moitié Est de la France est également plus préservée. Du côté des clientèles, la fréquentation des visiteurs internationaux semble mieux résister que celle des Français.Les professionnels imputent la baisse de l’activité touristique aux conditions météorologiques fortement dégradées sur la quasi totalité du territoire, à la réduction marquée du budget vacances, ainsi qu’au calendrier électoral".
La fréquentation touristique globale en juillet est jugée médiocre, ou très médiocre, par une proportion inhabituellement élevée de professionnels : près de la moitié des offices de tourisme et 60% des agences de développement et de réservation touristiques départementales. Du côté des visiteurs étrangers, la clientèle allemande et autrichienne est en revanche jugée en hausse, celle des Britanniques en régression.

Ce bilan à mi-parcours indique également que pour l'ensemble de la saison estivale 2012, les professionnels interrogés s’attendent à enregistrer une fréquentation globale en recul par rapport à l’an passé (exception faite de Paris ), estimant que les conditions météorologiques, ainsi que la baisse du budget vacances auront un impact réel sur la fréquentation touristique à venir. Ce recul pressenti concerne prioritairement la clientèle française et se concentre essentiellement dans la partie occidentale du territoire. Les professionnels prévoient un recul de la fréquentation à venir au sein des hôtels (hors Paris), des campings (hormis dans le Sud-Est), des résidences de tourisme et des meublés de tourisme (surtout sur l’arc atlantique).
La fréquentation à venir concernant les villages de vacances semble stable, avec néanmoins une baisse sur le pourtour atlantique. Pour les hébergements ruraux, les anticipations de recul de la fréquentation, bien présentes à l’Ouest, s’opposent à un sentiment plus mitigé dans la moitié Est de la France. Pour le mois d’août, les professionnels anticipent une stabilité de la fréquentation française et internationale. Des sentiments de baisse sont toutefois annoncés pour certaines destinations plutôt occidentales. De son côté Paris prévoit une baisse de la fréquentation française et une hausse de la fréquentation internationale.
Ainsi pour pour une bonne partie de la saison, l'Ouest de la France a subi les conséquences d'une climatologie défavorable. Août aura-t-il rétabli la situation? Rien n'est moins sûr. Et, d'une façon générale, les Français semblent avoir moins pris de vacances. Un nouveau problème pour un gouvernement qui prône l'égalité et le redressement de la production...