Stéphane Le Foll a annoncé à Mont-de-Marsan que 360 000 palmipèdes devront encore être abattus préventivement dans les Landes. L'association NALA dénonce par ailleurs un massacre subventionné qui selon elle risque d'être sans effet
Il faudra encore abattre dans les 15 jours beaucoup de canards dans les Landes, soit autour de 360 000. Stéphane Le Foll, en visite à Mont-de-Marsan, l'a confirmé alors que quelques éleveurs affichaient leur mécontentement. Le massacre des palmipèdes n'apporte pas en effet la garantie absolue de voir disparaître le virus de l'influenza aviaire.
Le ministre de l'Agriculture a toutefois apporté des assurances quant aux indemnisations qui devraient intervenir rapidement. Il a aussi laissé espérer un redémarrage des élevages en mai, non sans évoquer un changement de modèle. Mais pour lequel? Il est évident que dans les zones où l'élevage est hyper-concentré, on ne peut modifier les méthodes d'un coup de baguette magique. On doit bien remarquer toutefois qu'en Dordogne, où la production est plus disséminée et plus traditionnelle, il n'y a pas-cette fois- de cas, alors que l'on en est à 165 dans les Landes. Pour ce département et pour la filière, avec son pendant maïs, aliments, transformation, c'est une catastrophe économique que les indemnisations annoncées risquent de ne pas couvrir.
On s'étonne par ailleurs que la vaccination ne soit pas envisagée.
"Ne pas payer avec nos impôts"Face à ce massacre des canards des critiques commencent à se manifester. C'est le cas avec l'association vendéenne NALA (Nous les Animaux) qui a alerté les parlementaires et lancé une pétition sur change.org. Elle écrit notamment:
"Encore une fois, les éleveurs demandent des subventions des contribuables pour résoudre leurs problèmes. Nous trouvons ceci scandaleux.
Ce massacre futile et scandaleux ne pourra jamais éliminer le virus de la grippe aviaire.
Qui plus est, les grandes concentrations de volailles dans les élevages créent un environnement parfait pour encourager une mutation en variante mortelle transmissible de l’animal à l’homme (ce qui est déjà arrivé et ce qui a déjà provoqué une centaine de décès) et d’homme à homme (...) Il est temps d’attaquer le problème à la source en mettant en question les méthodes des élevages. Elles sont mauvaises pour la santé humaine, mauvaises pour l’avenir de la planète et mauvaises pour le bien être animal qui est inscrit dans la loi (...)Nous refusons d’entretenir, avec nos impôts, une industrie qui n'est pas capable de trouver des solutions humaines et efficaces, une industrie qui persiste dans ses erreurs ..."
Le ministre propose un "pacte" à la filière Extraits du communiqué du ministère de l'Agriculture: "Comme précédemment, abattage le plus rapidement possible des foyers et suspicions fortes et abattage préventif de l’ensemble des volailles dans un rayon de 1km autour des foyers, Extension de l’abattage préventif. des palmipèdes élevés en plein air dans un périmètre élargi à 10 km autour des foyers dans les zones instables contre 3 précédemment, Sur l’ensemble du département des Landes et le Nord des Pyrénées-Atlantiques, zones encore indemnes, il a été décidé d’interdire les remises en place et les mouvements de palmipèdes. Dans les prochaines semaines, ce sont ainsi 360 000 palmipèdes qui devront être abattus à titre préventif. Afin de casser le cycle de diffusion du virus, un vide sanitaire général sur les élevages de palmipèdes sera mis en place dans la grande zone réglementée du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. Comme l’année dernière, les animaux restant dans ces zones vont terminer leur cycle de production et pourront être valorisés dans la filière. Stéphane Le Foll a indiqué que l’Etat soutiendrait les opérateurs économiques qui subissent les conséquences de ces mesures. Les premières indemnisations des éleveurs dont les animaux ont été abattus interviendront à partir du mois de mars. Le ministre a indiqué : « l’Etat et la profession doivent rapidement bâtir un pacte pour détailler les engagements à court, moyen et long terme pour garantir la pérennité de la production" |