Entre l'aide à celui qui meurt de faim- ou le budget du RSA- et le financement de la culture, la priorité ne peut, certes, revenir à cette dernière. Michèle Lhopiteau-Dorfeuille, musicologue, chef de choeur, (Hemiole, Chantemonde) qui annonce une initiative qui vise à venir au secours des associations chorales mises en difficultés , le reconnaît. Mais à ses yeux, comme pour tous ceux qui considèrent que dans la vie tout ne se réduit pas à l'économique, les initiatives culturelles et musicales ont leur raison d'être, même en période de difficultés. On pourrait même y ajouter "encore plus", puisque en ces cas là le citoyen ressent le besoin de penser à autre chose. De plus, l'économie est bien une histoire de besoins humains et d'échanges de ces derniers, et dans le domaine de la musique et des choeurs associatifs si la part du bénévolat est grande, les concerts exigent souvent la présence d'un socle de musiciens ou chanteurs professionnels. D'où un retour vers l'emploi et l'économique.. Le problème est cependant que "le spectacle vivant" ne peut s'autofinancer entièrement . Une étude assez ancienne que l'on trouve sur le site du ministère de la Culture indique qu'en 2005 on pouvait estimer, au plan national, à 3 milliards d'€ par an les financements d'origine publique, dont les deux tiers étaient supportés par les collectivités territoriales. Depuis l'appauvrissement national s'est aggravé, l'application des critères de l'euro aussi, et la RGPP (Réforme Générale des Politiques Publiques) est intervenue. Va s'y ajouter l'incidence de la réforme territoriale qui, par le le jeu de la fameuse clause de compétence risque de limiter l'aide des collectivités aux associations.
Dons de ses droits d'auteur
En Gironde, le président du conseil général, Philippe Madrelle a fortement souligné la nature du problème posé. De son côté au TNBA et à l'ESBA (Théâtre et Ecole Supérieure de Théâtre Bordeaux-Aquitaine) Dominique Pitoiset évoque "des risques" quant à la pérennité des financements. Et au plan national le mouvement "La culture en danger", assorti de pétitions a été lancé. Localement le associations chorales -ou autres- confrontées à l'austérité générale s'entendent souvent répondre que leur subvention sera divisée par deux. Le gouvernement, soucieux de réduire les dépenses publiques, pousse au désengagement et laisse la place libre au mécénat, lequel sera plus porté à soutenir les structure prestigieuses que les autres. On remarque d'ailleurs que la BNP va patronner un festival de piano dans le cadre de l'Opéra National de Bordeaux.
C'est sur ce fond de contexte général préoccupant, et pour tenter de face à une situation d'urgence que Michèle Lhopiteau-Dorfeuille annonce la création du CASCA (Comité d'Aide et de Soutien aux Chorales Amateurs) en même temps qu'un première contribution: la sienne. Auteur de plusieurs livres qui marchent bien -le cinquième qui doit paraître en octobre "Leçons de vie à travers chants" devrait connaître un beau succès- elle a décidé de reverser 80% de ses droits d'auteur au Fonds. Celui-ci pourra bien sûr recevoir des donations de particuliers. Les statuts de l'association qui vient d'être créée prévoient que l'objectif est "d'apporter une aide ponctuelle aux chorales amateurs mises en difficulté financière suite à un ou plusieurs concerts n’ayant pas donné les résultats escomptés. Si les fonds le permettent, accorder également des subventions sur dossier à toutes les chorales amateurs qui en font la demande." Le CASCA sera présidé par Michèle Lhopiteau, le poste de trésorier revenant à Bernard Causse (Polifonia), et le secrétariat à Catherine Chrétien.
Les animateurs de cette fondation espèrent contribuer au maintien de ces chorales -il y en a 470 en Aquitaine- qui contribuent à la diffusion de la culture musicale, donnent du plaisir à un nombreux public, contribuent à l'animation des territoires. On a observé aussi que le chant est un excellent moyen de lutte contre les dépressions, et qu'il aide à surmonter les périodes difficiles d'après cancer. Peut-être aussi une façon d'alléger les charges de la sécurité sociale...
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C'est sur ce fond de contexte général préoccupant, et pour tenter de face à une situation d'urgence que Michèle Lhopiteau-Dorfeuille annonce la création du CASCA (Comité d'Aide et de Soutien aux Chorales Amateurs) en même temps qu'un première contribution: la sienne. Auteur de plusieurs livres qui marchent bien -le cinquième qui doit paraître en octobre "Leçons de vie à travers chants" devrait connaître un beau succès- elle a décidé de reverser 80% de ses droits d'auteur au Fonds. Celui-ci pourra bien sûr recevoir des donations de particuliers. Les statuts de l'association qui vient d'être créée prévoient que l'objectif est "d'apporter une aide ponctuelle aux chorales amateurs mises en difficulté financière suite à un ou plusieurs concerts n’ayant pas donné les résultats escomptés. Si les fonds le permettent, accorder également des subventions sur dossier à toutes les chorales amateurs qui en font la demande." Le CASCA sera présidé par Michèle Lhopiteau, le poste de trésorier revenant à Bernard Causse (Polifonia), et le secrétariat à Catherine Chrétien.
Les animateurs de cette fondation espèrent contribuer au maintien de ces chorales -il y en a 470 en Aquitaine- qui contribuent à la diffusion de la culture musicale, donnent du plaisir à un nombreux public, contribuent à l'animation des territoires. On a observé aussi que le chant est un excellent moyen de lutte contre les dépressions, et qu'il aide à surmonter les périodes difficiles d'après cancer. Peut-être aussi une façon d'alléger les charges de la sécurité sociale...
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