La viticulture de la Gironde manque de bras/ Un colloque pour recruter à Vinitech

La viticulture girondine manque de bras, et elle court le danger d'un manque cruel de main d'oeuvre, aussi bien côté exploitants que salariés. C'est là la conséquence de l'évolution démographique dont est victime la population agricole, mais aussi de l'image négative des métiers de l'agriculture auprès des jeunes générations. Il s'y ajoute les inconvénients de logiques qui ne vont pas toujours dans le même sens entre les besoins réels de la viticulture et ceux des établissements d'enseignement et de formation. Un handicap qui, on peut l'espérer, disparaît avec la mise en place de l'EPLEFPA Bordeaux-Gironde qui regroupe trois lycées viticoles et des centres de formation. Bref, selon une étude, viticulture et agriculture girondine auraient besoin de 3 000 nouveaux actifs à l'horizon 2015 pour combler le vide laissé par les départs imputables au "papy boom". C'est pour tenter d'aider les entreprises du secteur viticole et agricole du département en matière d'emploi que la FDSEA de la Gironde en collaboration avec l'ADEFA, la MSA , l'ARACT Aquitaine, la Direction du Travail ont ouvert le dossier "de la gestion des ressources humaines" et plus précisément celui "de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences" selon le langage administratif. C'est ainsi qu'en préambule au colloque qui doit avoir lieu le 2 décembre dans le cadre de Vinitech, au Palais des Congrés de Bordeaux-Lac (9h30-12h15), une étude sous forme de questionnaire ( 6000 ont été envoyés) auprès des employeurs de main d'oeuvre a été entreprise. Les premiers résultats qui portent sur le dépouillement de 200 retours ont été présentés au Club de la Presse de Bordeaux.

Les premiers éléments indiquent que les exploitants viticoles (82% )se sentent concernés par les problèmes de main d'oeuvre. C'est aussi le cas des exploitations maraichères. On manque de personnel vigneron, mais aussi de tractoristes et de conducteurs de machines à vendanger. Or, le métier de conducteurs d'engins, en raison de la sophistication accrue de ces derniers, exige une formation. Il apparaît cependant que les métiers de l'agriculture souffrent d'un déficit d'image alors que, en réalité, la grille des salaires est équivalente à celle d'autres secteurs, et que la souplesse et les conditions de travail y sont bien souvent meilleures.
Une autre indication préoccupante du sondage est que 62% des employeurs interrogés ne prévoient pas les départs à la retraite. Côté saisonniers, ils sont recrutés pour des besoins immédiats sur la base de connaissance et de relations. On assiste à une rotation rapide des personnels, les salariés étant attirés par les meilleurs salaires et les employeurs par les personnes plus motivées. Cet esprit "de famille" qui naguère caractérisait l'emploi agricole s'est de ce fait fortement affaibli. C'est pourquoi le colloque du 2 décembre vise aussi à "fidéliser".
Il reste encore 200 autres questionnaires à dépouiller. Les premiers résultats de l'enquête seront présentés et commentés lors de la réunion du 2 décembre, laquelle sera cependant fortement axée sur des témoignages d'employeurs.