Une démarche solidaire sous l'égide des JA et de la FDSEA33 (Ph Paysud)
Il est une vieille considération qui veut que les années électorales soient mauvaises pour les affaires. Le marché du vin de Bordeaux ne semble pas échapper au phénomène, mais peut-être y a-t-il d'autres causes. En tout cas, la partie production de la filière vinicole girondine s'inquiète du mouvement amorcé, et, après l'embellie de 2013, elle ne voudrait pas que ce marché, tout récemment sorti de l'ornière avec l'aide du plan Bordeaux , connaisse une rechute fatale. C'est pourquoi la profession viticole, représentante du gros de la production de vin en vrac, vient d'afficher un beau coude à coude pour rappeler le négoce à ses devoirs. Thomas Solans (Jeunes Agriculteurs), Patrick Vasseur (FDSEA), Bernard Artigue (chambre d'agriculture), Paul Garzaro (Vignerons indépendants), Bernard Solans (Fédération des caves vinicoles d'Aquitaine), Patrick Boudon (Syndicats des vins bios d'Aquitaine), viennent de faire part de leur angoisse, et d'exprimer un certain avertissement. En direction des courtiers et du négoce certes, mais aussi du monde politique, voire des consommateurs.
A l'heure où toujours plus de normes environnementales et de réglementations sont imposées, il est difficile à la profession de subir une nouvelle chute des prix. Comme la souligné Thomas Solans, ce serait un coup dur pour les jeunes agriculteurs fraichement installés (66 installations aidées en Gironde en 2014), les plans prévisionnels étant établis sur des cours de l'ordre de 1200€ le tonneau. Or, alors que le prix moyen des bordeaux rouges en vrac s'est situé à 1306€ le tonneau en 2014, cette année la campagne a démarré tardivement, et les cours sont revenus à moins de 1200€ . C'est au-dessous des prix de revient -1250€ le tonneau selon les chiffres de la chambre d'agriculture a rappelé Bernard Artigue- et on craint une baisse pour les prochains mois. "On ne peut pas brader la marque Bordeaux, il faut respecter tous les acteurs" a souligné Thomas Solans. Pour Patrick Vasseur la production a besoin de signes forts, il faut faire face aux charges environnementales, et "les politiques doivent comprendre qu'il est nécessaire de conserver notre capacité de production". A ses yeux, la baisse du dollar devrait y aider. Il suggère aussi de lier "contractualisation et promotion".
A l'heure où toujours plus de normes environnementales et de réglementations sont imposées, il est difficile à la profession de subir une nouvelle chute des prix. Comme la souligné Thomas Solans, ce serait un coup dur pour les jeunes agriculteurs fraichement installés (66 installations aidées en Gironde en 2014), les plans prévisionnels étant établis sur des cours de l'ordre de 1200€ le tonneau. Or, alors que le prix moyen des bordeaux rouges en vrac s'est situé à 1306€ le tonneau en 2014, cette année la campagne a démarré tardivement, et les cours sont revenus à moins de 1200€ . C'est au-dessous des prix de revient -1250€ le tonneau selon les chiffres de la chambre d'agriculture a rappelé Bernard Artigue- et on craint une baisse pour les prochains mois. "On ne peut pas brader la marque Bordeaux, il faut respecter tous les acteurs" a souligné Thomas Solans. Pour Patrick Vasseur la production a besoin de signes forts, il faut faire face aux charges environnementales, et "les politiques doivent comprendre qu'il est nécessaire de conserver notre capacité de production". A ses yeux, la baisse du dollar devrait y aider. Il suggère aussi de lier "contractualisation et promotion".
B. Solans:"réactiver le plan Bordeaux"
Bernard Artigue souligne que les jeunes agriculteurs ont besoin de rentabilité et de visibilité de façon à pouvoir vivre de leur métier, et qu'il est nécessaire de tenir les prix, ce qui est également utile pour l'économie locale. Un prix de 1200€ le tonneau ne représente que un euro la bouteille.
Bien que vendant en bouteilles-mais aussi en vrac- les vignerons indépendants ne se sentent pas moins concernés ainsi que l'a dit P. Garzaro. "Le vrac impacte la bouteille" et il faut donc éviter la spirale de la baisse.
La coopération d'Aquitaine (25% de la production de vin en Gironde) est solidaire a indiqué son président Bernard Solans, bien que sa structuration -et les récents regroupements- lui permettent de "faire de la négociation" et donc de mieux tenir les prix. Mais il s'élève contre "la petite musique" ambiante qui tendrait à cantonner la coopération dans la production. Il met en garde contre les évolutions vers les vins de cépage, et vers des vins hors AOC et AOP qui ne correspondent pas à la définition des bordeaux. Il considère "que c'est une erreur d'avoir mis le plan Bordeaux en sommeil, alors qu'il avait été dit qu'il devait y avoir une veille et des points d'étape. "Le plan Bordeaux ne doit pas être enterré, on doit réactiver les groupes de travail" a affirmé Bernard Solans.
Le Syndicat des Vignerons Bios s'associe également au front commun. Les prix de revient en bio, a indiqué Patrick Boudon, pour un rendement de 48hl/ ha sont de 1992€ le tonneau . Le marché des vins bios a progressé de 20% en 2013, mais le secteur a besoin de prix adaptés. "Si l'on veut que ces pratiques continuent, les opérateurs doivent en tenir compte" estime le président du Syndicat.
Quant aux grands crus du bordelais ils restent relativement à l'abri des caprices du marché, mais ils n'en semblent pas moins victimes d'une érosion avec les incertitudes relatives aux suites de la prochaine présentation des primeurs 2014 sur fond de point d'interrogation quant à la récolte 2015.
G.G.
Bien que vendant en bouteilles-mais aussi en vrac- les vignerons indépendants ne se sentent pas moins concernés ainsi que l'a dit P. Garzaro. "Le vrac impacte la bouteille" et il faut donc éviter la spirale de la baisse.
La coopération d'Aquitaine (25% de la production de vin en Gironde) est solidaire a indiqué son président Bernard Solans, bien que sa structuration -et les récents regroupements- lui permettent de "faire de la négociation" et donc de mieux tenir les prix. Mais il s'élève contre "la petite musique" ambiante qui tendrait à cantonner la coopération dans la production. Il met en garde contre les évolutions vers les vins de cépage, et vers des vins hors AOC et AOP qui ne correspondent pas à la définition des bordeaux. Il considère "que c'est une erreur d'avoir mis le plan Bordeaux en sommeil, alors qu'il avait été dit qu'il devait y avoir une veille et des points d'étape. "Le plan Bordeaux ne doit pas être enterré, on doit réactiver les groupes de travail" a affirmé Bernard Solans.
Le Syndicat des Vignerons Bios s'associe également au front commun. Les prix de revient en bio, a indiqué Patrick Boudon, pour un rendement de 48hl/ ha sont de 1992€ le tonneau . Le marché des vins bios a progressé de 20% en 2013, mais le secteur a besoin de prix adaptés. "Si l'on veut que ces pratiques continuent, les opérateurs doivent en tenir compte" estime le président du Syndicat.
Quant aux grands crus du bordelais ils restent relativement à l'abri des caprices du marché, mais ils n'en semblent pas moins victimes d'une érosion avec les incertitudes relatives aux suites de la prochaine présentation des primeurs 2014 sur fond de point d'interrogation quant à la récolte 2015.
G.G.