La création d'entreprises en berne

Il y a la crise, mais sans doute n'explique-elle pas tout. D'autant que la hausse du chômage devrait booster la formule. En réalité il se pourrait bien que l'arrivée au pouvoir des socialistes, avec leurs promesses de revoir le système de l'auto-entreprise enfant du sarkozysme, n'encourage pas l'esprit d'initiative des Français, du moins par ce moyen simplifié. Il est vrai que les leaders de la gauche ne se sont montrés guère encourageants pour cette formule qui va à l'encontre de leurs principes, et les auto-entrepreneurs qui sont déjà autour de 800 000, se demandent maintenant à quelle sauce ils vont être mangés. Une situation pour le moins désarmante pour ceux qui envisageraient d'opter pour la formule.
L'INSEE ne porte pas de jugement politique, mais son constat est édifiant. L'Institut indique "qu'en juillet 2012, le nombre de créations d'entreprises est en baisse par rapport au mois de juin : -1 % pour les créations hors auto-entrepreneurs, en données corrigées des variations saisonnières et du nombre de jours ouvrables ; -7,8 % lorsqu’on y adjoint les demandes de création d’auto-entreprises en données brutes".
Le nombre cumulé de créations au cours des mois de mai, juin et juillet 2012 est toutefois en légère hausse par rapport aux mêmes mois un an auparavant (+1,2 %). Mais le nombre de créations au cours des 12 derniers mois est en baisse par rapport aux 12 mois précédents (-2,0 %).Plus d’une création sur deux est une demande de création d’auto-entreprise.
L'INSEE note aussi que sur les sept premiers mois de l’année 2012, on enregistre, en données brutes, 187 170 demandes de création d’auto-entreprises. Ces demandes représentent un peu plus de la moitié des créations.
En tout cas la Fédération des auto-entrepreneurs que préside Grégoire Leclercq se mobilise actuellement pour expliquer et défendre un système qui a été -et est toujours- plébiscité par les Français.