L'Italienne à Alger passe par l'Opéra National de Bordeaux

Le charme de la musique italienne et la gaité réunis. L’Opéra National de Bordeaux présente à partir du 21 janvier L'Italienne à Alger l’opéra de Rossini dans une mise en scène débridée de Joan Font, spécialiste espagnol du théâtre de rue. Il est vrai que l'intrigue permet, si ce n'est commande, certaines fantaisies.
Le Bey Mustafà s’ennuie dans son sérail algérois. Lassé par la trop grande soumission de son épouse Elvira, le souverain cherche une italienne au caractère joyeux et au physique de rêve qui redynamiserait sa libido. La belle Isabella vient à point nommé de faire naufrage sur la rive qui borde le palais de Mustafà. Le Bey est conquis !... mais la réciproque n’étant pas vraie, l’intrépide italienne va, de machination en rebondissement, mener le Bey par son royal bout du nez pour parvenir à retrouver enfin l’homme qu’elle aime. Happy end d’un opéra-bouffe mené vivement par Rossini.
« L’Italiana in Algeri » (1813) fut composée par un Gioacchino Rossini de 21 ans, en moins de trois semaines pour sauver la saison mal engagée du Teatro San Benedetto de Venise. En l’occurrence, le génie musical du compositeur a rejoint le talent du librettiste dont le texte enlevé, ironique, sert sur un plateau ciselé cette turquerie dans la tradition de « L’Enlèvement au sérail » de Mozart. De tous les opéras-bouffes de Rossini, celui-ci est sans doute le plus délibérément loufoque et débridé. C’est également une oeuvre très féministe, dans laquelle Rossini, un homme très porté sur les plaisirs sensuels, fait preuve d’une connaissance approfondie des femmes.
DECORS ET COSTUMES BORDELAIS
Créée à Madrid en Novembre 2009 (coproduction entre le Teatro Real de Madrid, Houston Grand Opera, Maggio Musicale Fiorentino et l’Opéra National de Bordeaux), cette production a été remarquée pour ses décors et costumes originaux, très colorés (et réalisés dans les ateliers décors et couture de l’Opéra National de Bordeaux), son rythme et l’humour de la mise en scène signée par Joan Font. Récidiviste rossinien qui a déjà monté « La Cenerentola », le fondateur de la troupe Comediants, issue du théâtre de rue espagnol, enchaîne les gags sans trahir pour autant le livret d’Angello Anelli, dans une ambiance également suggestive et odorante : « l’odeur de L’Italienne... serait celle de la mer… celle des fêtes d’été, de leurs pommes d’amour au caramel rouge, des bâtons de barbe à papa rose et surtout une odeur de pizza et de pâtes … Nous avons volontairement réduit la patrie à quelque chose de très primaire et de physique. » exique Joan Font.
Donnée du 21 au 31 janvier 2011 sur la scène du Grand-Théâtre de Bordeaux, cette production permettra au public aquitain de retrouver Alek Shrader, entendu cette saison dans La Flûte enchantée et d’accueillir pour la première fois Daniela Mack, issue de la prestigieuse école de chant de San Francisco, mais aussi d’entendre à nouveau la jeune Mélody Louledjian très remarquée dans Le Balcon la saison passée. (Voir la distribution complète dans l'Agenda ci-contre)
L’Orchestre National Bordeaux Aquitaine sera dirigé par Paolo Olmi, chef italien spécialiste de ce répertoire.
Représentations les: Vendredi 21, mardi 25, vendredi 28 & lundi 31 janvier, 20h - Dimanche 23 janvier,15h.