Dominique Graciet (Ph Paysud)
Le président de la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine, Dominique Graciet qui s'exprimait devant la presse en cette période de rentrée, a en quelque sorte rejoint un syndicaliste lot-et-garonnais, Jean-Michel Delmas, qui, à l'occasion du récent colloque sur l'eau organisé dans le cadre du SIAD d'Agen, avait estimé qu'avec le réchauffement climatique, et à condition d'avoir de l'eau, l'Aquitaine "pouvait devenir la Californie de l'Europe". En effet, le responsable agricole régional s'est bien gardé d'enfourcher les théories catastrophiques ambiantes lorsqu'on lui a demandé si, dans le cadre du plan stratégique régional en gestation, il était tenu compte de cet élément. "Les changements climatiques, on en voit depuis 3 000 ans, a-t-il répondu. Les pollutions invoquées aujourd'hui ne font qu'accentuer ces mouvements". En tout cas pour Dominique Graciet il est évident que dérèglement ou pas du climat, on se trouve dans une agriculture du sud, et que cette agriculture a besoin d'eau. Aussi d'entrée a-t-il employé le langage de la fermeté à propos des restrictions que vont imposer les nouvelles dispositions législatives concernant l'usage de l'eau qui, à ses yeux pénalisent injustement l'agriculture. La profession "est entrée en résistance", a-t-il affirmé. Elle est engagée dans un véritable combat et elle ne céderera rien.". A ses yeux ces contraintes sont inapplicables en Aquitaine pour la bonne raison que l'on a pas, dans les années passées, mené une politique suffisante de développement des réserves."Nous ne voulons pas tout casser, mais nous ne voulons pas non plus que certains s'amusent à casser l'agriculture".
Céréales: pas que des heureux...
La profession agricole prend également ses distances à propos de l'expansion du photovoltaïque qu'elle préfère voir sur les toits des bâtiments agricoles plutôt que sur les terres arables ou les espaces forestiers. Le président de la chambre d'agriculture a rappelé qu'il existe une charte régionale en la matière. Pour lui les grands projets doivent faire l'objet de concertation, et entraîner des opérations de restructuration foncière de façon à ne pas pénaliser l'appareil productif, que ce soit dans le domaine agricole ou forestier. La chambre d'agriculture va mettre en place une commission foncière régionale réunissant toutes les parties concernées. Dans le secteur sylvicole, il s'agit de ne pas amputer le mouvement de replantation après la tempête et de conserver sa place à la forêt cultivée de pins maritimes. Une spécificité qui conduit Dominique Graciet à militer pour la création d'une interprofession nationale.
En ce qui concerne la situation des filières agricoles, l'élément marquant, outre le marasme viticole, est la flambée des prix des céréales. Si les producteurs peuvent s'en féliciter, ce n'est pas le cas des éleveurs qui subissent une fois de plus une hausse des prix des aliments. Conformément à la "marchandisation" du secteur, celle-ci intervient avant que les fabricants aient puisé dans les stocks de la nouvelle récolte. D'ailleurs le maïs n'est pas encore cueilli. Sur ce point, la chambre d'agriculture met plus l'accent sur le nécessaire report des prix vers la consommation -et la réduction des marges de la grande distribution- que sur les outils de régulation du marché. Quant au plan stratégique qui doit être prochainement dévoilé, il comportera plusieurs axes, dont celui du secteur avicole, avec le projet de mise en place d'un label régional et l'ambition de devenir la première région de production avec 25 millions de volailles par an. Ce secteur est en pleine réflexion, comme celui des fruits et légumes qui prépare deux journées de réflexion (9 et 10 novembre) sur le thème "entreprendre demain".
En ce qui concerne la situation des filières agricoles, l'élément marquant, outre le marasme viticole, est la flambée des prix des céréales. Si les producteurs peuvent s'en féliciter, ce n'est pas le cas des éleveurs qui subissent une fois de plus une hausse des prix des aliments. Conformément à la "marchandisation" du secteur, celle-ci intervient avant que les fabricants aient puisé dans les stocks de la nouvelle récolte. D'ailleurs le maïs n'est pas encore cueilli. Sur ce point, la chambre d'agriculture met plus l'accent sur le nécessaire report des prix vers la consommation -et la réduction des marges de la grande distribution- que sur les outils de régulation du marché. Quant au plan stratégique qui doit être prochainement dévoilé, il comportera plusieurs axes, dont celui du secteur avicole, avec le projet de mise en place d'un label régional et l'ambition de devenir la première région de production avec 25 millions de volailles par an. Ce secteur est en pleine réflexion, comme celui des fruits et légumes qui prépare deux journées de réflexion (9 et 10 novembre) sur le thème "entreprendre demain".