Le week-end dernier, José Bové est retourné en Lot-et-Garonne, un département qui est un peu le berceau d'un syndicat agricole qui lui fut cher, la Confédération Paysanne, et où il a retrouvé d'autres co-fondateurs, dont Bernard Péré. Les choses ont bien changé depuis ces temps héroïques: Bové est passé en politique, la Confédération vole de ses propres ailes, l'agriculture biologique est passée d'un état confidentiel et quasi-secret à une religion officielle des pouvoirs publics et des grandes organisations agricoles. Pour les structures économiques, elle est devenue un perspective de croissance et de rentabilité dans le cadre de ce système capitaliste qui horrifie José Bové . A la rencontre des contestataires de deux grands projets de poulaillers bios au pays du pruneau, José Bové a volé dans les plumes du système productiviste. Il est vrai que l'on peut s'étonner qu'une structure bio puisse produire 30 000 poulets toutes les six semaines. Mais les progrès techniques peuvent aussi concerner le bio. Néanmoins, les contestataires qui ont porté l'affaire devant le tribunal administratif ont obtenu le gel provisoire du projet. Pour José Bové les choses sont en train de changer, et il faut revenir à une production et à un approvisionnement de proximité. Selon lui, ce type de poulaillers bios "industriels" vient d'être interdit en Allemagne.
Mais cette stratégie du retour en arrière n'est pas du goût de la présidente de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne, Sylvie Girard.
Mais cette stratégie du retour en arrière n'est pas du goût de la présidente de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne, Sylvie Girard.
"Irresponsable"
Dans un point de vue titré "Bové souviens-toi", Sylvie Girard écrit en effet:
"Sans consulter les porteurs du projet, en confortant les craintes de ceux qu'il est venu soutenir par des arguments, des raisonnements et des affirmations démagogiques et populistes, José Bové a clairement affiché sa position.
"Evidemment, celle-ci n'étonne pas trop la Coordination Rurale.
Utiliser les termes de nuisances, de concentration, d'industriel pour qualifier l'élevage en question est purement subjectif.
A ce propos, il serait temps que ceux, y compris M. Bové, qui associent les termes ‘’industriel’’, ‘’intensif’’ ou encore ‘’productiviste’’, à tout ce qui concerne l'agriculture aujourd'hui, en apportent une définition claire et précise. Cela éteindrait bien des débats.
Surfer sur les inquiétudes, voire les peurs de la population pour distiller certaines idéologies est facile, et irresponsable.
"Dans ce type de dossier, il apparaît clairement que certains frisent la schizophrénie.
Ils réclament de la viande sans éleveurs, des œufs sans poules, des fruits et légumes qui poussent l'été sans irriguer, des céréales bio et bon marché, une campagne entretenue mais sans agriculteurs dont l'encombrement et le bruit des machines gênent...
"De manière plus générale, avec plus d'un milliard d'individus qui aujourd'hui est dans l'incapacité d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, et une population mondiale toujours croissante, des discours prônant une agriculture ‘’vivrière’’ en France, tel que le suggère José Bové en parlant de production locale adaptée à une consommation locale en terme de quantité, est d'une profonde hérésie.
"Notre pays a l'immense chance d'avoir des conditions pédoclimatiques exceptionnellement favorables à une production agricole qui doit profiter à une large population au-delà de nos frontières.
En conscience et mesurant les responsabilités qui sont les leurs quant à l'impact de leur métier sur l'environnement, les agriculteurs font évoluer leurs pratiques mais sans que le bon sens ne leur échappe, contrairement à d'autres".
"Sans consulter les porteurs du projet, en confortant les craintes de ceux qu'il est venu soutenir par des arguments, des raisonnements et des affirmations démagogiques et populistes, José Bové a clairement affiché sa position.
"Evidemment, celle-ci n'étonne pas trop la Coordination Rurale.
Utiliser les termes de nuisances, de concentration, d'industriel pour qualifier l'élevage en question est purement subjectif.
A ce propos, il serait temps que ceux, y compris M. Bové, qui associent les termes ‘’industriel’’, ‘’intensif’’ ou encore ‘’productiviste’’, à tout ce qui concerne l'agriculture aujourd'hui, en apportent une définition claire et précise. Cela éteindrait bien des débats.
Surfer sur les inquiétudes, voire les peurs de la population pour distiller certaines idéologies est facile, et irresponsable.
"Dans ce type de dossier, il apparaît clairement que certains frisent la schizophrénie.
Ils réclament de la viande sans éleveurs, des œufs sans poules, des fruits et légumes qui poussent l'été sans irriguer, des céréales bio et bon marché, une campagne entretenue mais sans agriculteurs dont l'encombrement et le bruit des machines gênent...
"De manière plus générale, avec plus d'un milliard d'individus qui aujourd'hui est dans l'incapacité d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, et une population mondiale toujours croissante, des discours prônant une agriculture ‘’vivrière’’ en France, tel que le suggère José Bové en parlant de production locale adaptée à une consommation locale en terme de quantité, est d'une profonde hérésie.
"Notre pays a l'immense chance d'avoir des conditions pédoclimatiques exceptionnellement favorables à une production agricole qui doit profiter à une large population au-delà de nos frontières.
En conscience et mesurant les responsabilités qui sont les leurs quant à l'impact de leur métier sur l'environnement, les agriculteurs font évoluer leurs pratiques mais sans que le bon sens ne leur échappe, contrairement à d'autres".
"Etonnement" du président de la chambre d'agriculture
Le président de la chambre d'agriculture de Lot-et-Garonne (majorité Coordination Rurale) intervient dans le même sens:
"Le Président de la Chambre d’Agriculture de Lot-et-Garonne s’étonne que José Bové, invité par l’ancien membre de la Chambre d’Agriculture, Bernard Peré, et revendiquant tous deux la profession d’agriculteur, stigmatisent publiquement l’un des leurs, jeune agriculteur de Lafox, essayant de pérenniser son installation par la création d’un élevage avicole répondant à toutes les normes et aux besoins du marché.
Derrière des propos moralisateurs, ils culpabilisent également les consommateurs qui achètent à 80 %, des volailles « standards ».
Que cherche - t- on en tirant contre son camp ?
"La Chambre d’Agriculture réaffirme son soutien à la création d’activités économiques, et en particulier d’élevages avicoles sous toutes leurs formes et répondant à toutes les exigences urbanistiques et environnementales".
"Le Président de la Chambre d’Agriculture de Lot-et-Garonne s’étonne que José Bové, invité par l’ancien membre de la Chambre d’Agriculture, Bernard Peré, et revendiquant tous deux la profession d’agriculteur, stigmatisent publiquement l’un des leurs, jeune agriculteur de Lafox, essayant de pérenniser son installation par la création d’un élevage avicole répondant à toutes les normes et aux besoins du marché.
Derrière des propos moralisateurs, ils culpabilisent également les consommateurs qui achètent à 80 %, des volailles « standards ».
Que cherche - t- on en tirant contre son camp ?
"La Chambre d’Agriculture réaffirme son soutien à la création d’activités économiques, et en particulier d’élevages avicoles sous toutes leurs formes et répondant à toutes les exigences urbanistiques et environnementales".