Le Ciel n'aura pas voulu qu'il savoure plus longtemps sa victoire en forme de pied de nez au PS de Martine Aubry lors élections régionales de mars dernier. Le truculent président de la Région Languedoc-Roussillon est décédé subitement ce jour d'octobre, victime, selon les premières informations, d'une crise cardiaque. On imagine que c'est comme un coup de tonnerre qui vient de s'abattre sur ses proches, sur son entourage, et sur la région Languedoc-Roussillon, qui par un récent sondage s''était montrée satisfaite à 71% de la politique menée. Mais tel est le sort des hommes: même les plus talentueux sont appelés à l'ultime rendez-vous. C'est à ce moment là que les querelles terrestres apparaissent ô combien dérisoires. On ne s'étonnera donc pas que Martine Aubry ait été parmi les premiers à lui rendre hommage, saluant en lui "un grand élu, visionnaire, et bâtisseur". Ses piques verbales avaient, ces derniers temps, alimenté les chroniques et choqué les esprits bien pensants, comme la création d'un espace réservé aux statues de grands hommes. Celui-là était tarnais d'origine, donc authentique homme du Sud, pas parachuté comme d'autres aux fauteuils politiques de cette partie de la France. Aux spécialistes de la langue de bois, il opposait le franc parler rocailleux de l'Occitanie que, dans sa région, il voulait baptiser Septimanie. Et, en dépit de ses emportements, on ne saurait lui enlever le souci de l'action économique, sociale, et culturelle. Le visage de Georges Frêche restera à jamais gravé sur Montpellier et sur le Languedoc-Roussillon.