La manifestation de Bordeaux (ph capture écran video France3 Aquitaine)
Avec un projet de loi fait de bout de ficelles, qui ne répond ni aux soucis des salariés, ni aux objectifs des patrons, le Président de la République et son Premier ministre ont éveillé la colère et provoqué un blocage économique du pays, qui pourrait bien être couronné par ce que sans doute ni l'un ni l'autre ne souhaitaient: redorer le blason de la CGT qui, en cette affaire, s'affiche comme le plus sûr rempart contre la dégradation des acquis sociaux. Ce jeudi, la mobilisation contre la Loi Travail a été forte, dans tout le pays, et émaillée d'incidents. Compte tenu de l'état de la majorité, on est pas loin de cette chienlit que redoutait le général de Gaulle. Comme l'on se trouve à quelques jours d'un rendez-vous de masse de taille et à risques -l'Euro- la sagesse voudrait que le projet El Khomri soit, pour le moins gelé. L'image de la France y gagnerait. Les quelques aménagements qu'envisagerait le gouvernement seront-ils suffisants pour ramener le calme?
Le fond du problème c'est que dans un pays comme la France, qui fut, il n'y a pas si longtemps, le théâtre de grands progrès sociaux, il est difficile de revenir brutalement en arrière au nom des réformes qui sont plutôt des régressions.
Il s'agit cependant de voir les réalités. Les manoeuvres présentes et à venir visent à aligner par le bas les coûts salariaux, c'est-à-dire sur ceux des pays asiatiques ou autres. Merci la mondialisation qui, de plus, a vidé notre maillage industriel! Par ailleurs cette la Loi Travail, avec les accords d'entreprise, instaure la concurrence déloyale entre celles-ci et sème les inégalités entre salariés. Les licenciements seraient eux-aussi facilités et moins indemnisés.
On a parlé d'état de guerre suite aux attentats, mais la guerre est aussi économique entre pays, ou blocs. On peut toutefois espérer résister autrement qu'en travaillant plus et gagnant moins. Mais l'imagination doit être au pouvoir.
Gilbert Garrouty
- Réformes et régression
Le fond du problème c'est que dans un pays comme la France, qui fut, il n'y a pas si longtemps, le théâtre de grands progrès sociaux, il est difficile de revenir brutalement en arrière au nom des réformes qui sont plutôt des régressions.
Il s'agit cependant de voir les réalités. Les manoeuvres présentes et à venir visent à aligner par le bas les coûts salariaux, c'est-à-dire sur ceux des pays asiatiques ou autres. Merci la mondialisation qui, de plus, a vidé notre maillage industriel! Par ailleurs cette la Loi Travail, avec les accords d'entreprise, instaure la concurrence déloyale entre celles-ci et sème les inégalités entre salariés. Les licenciements seraient eux-aussi facilités et moins indemnisés.
On a parlé d'état de guerre suite aux attentats, mais la guerre est aussi économique entre pays, ou blocs. On peut toutefois espérer résister autrement qu'en travaillant plus et gagnant moins. Mais l'imagination doit être au pouvoir.
Gilbert Garrouty