La composition d'une chambre d'agriculture. Les exploitants ne sont pas seuls...
On connaîtra, début février, la nouvelle représentation du monde agricole dans le cadre des chambres d'agriculture. Les électeurs appelés à voter ont jusqu'au 31 janvier pour le faire selon une nouvelle procédure qui permet d'utiliser le courrier ou internet
La campagne qui précède le scrutin n'est pas marquée par une grande animation, mais il est vrai que le pays et ses habitants sont actuellement asphyxiés par d'autres débats. Pourtant les chambres d'agriculture concernent à la fois les agriculteurs, et bien que cela ne figure pas dans leur statut, l'ensemble de la société. C'est par exemple le cas lorsque les techniques qu'elles préconisent (par exemple les traitements), ou encore la forme d'agriculture, peuvent avoir des conséquences pour les populations. Or, selon les majorités aux commandes de ces institutions les orientations peuvent varier. Au risque de trop schématiser, productivité, compétitivité, territoires côté FNSEA-JA avec une volonté de "cogestion " des politiques agricoles. La Coordination Rurale ajoute aux mêmes options un fort engagement syndical, comme c'est le cas en Lot-et-Garonne. Des méthodes culturales plus douces, une agriculture paysanne, souvent bio côté Confédération et MODEF.
Lors des dernières élections, en 2013, au plan national, les listes FNSEA/JA (Fédération Nationale des Exploitants Agricoles et Jeunes Agriculteurs) avaient recueilli 53,39% des suffrages ce qui avait marqué un légère érosion du syndicalisme majoritaire qui avait obtenu 54,% en 2007. La Coordination Rurale, syndicat né dans le Gers en 1992, avait gagné 2 points ( 20, 49% contre 18,7%) et était majoritaire, en Lot-et-Garonne, Calvados, Charente. La Confédération Paysanne était à 18,54% (19,6% en 2007), le MODEF à 1,47% (2,6% en 2007).En 2019, dans le collège exploitants, on retrouve en présence les listes de ces quatre formations dans de nombreux départements, en particulier dans le sud-ouest. Il sera intéressant de voir si le partage de 2013 se maintient, ou s'il y a des évolutions. Avant la réforme constitutionnelle certains considéraient que les élections agricoles avaient une valeur de test pour la présidentielle et apportaient une indication politique. Cette fois il pourrait en être de même à propos des élections européennes. Une poussée de la Coordination indiquerait sans doute une évolution du corps électoral vers une certaine droite.
Plusieurs éléments pèsent sur le contexte: le poids des investissements, l'empilement des règles et normes environnementales, les tergiversations autour de la loi EGALIM, la demande sociétale... Et les conséquences démographiques: plus que 824 000 agriculteurs actifs et 437 000 exploitations. Leur nombre a baissé de moitié en 30 ans....Même si les chiffres théoriques du revenu 2018 sont bons, le métier d'agriculteur est, plus que jamais, confronté à une problématique susceptible de décourager les plus motivés.
G.G.