Les entrepreurs au rendez-vous (Ph Paysud)
Rebondir face à la crise telle était l'ambition des trois chambres consulaires d'Aquitaine au cours de leur sixième journée de l'économie, une mise en commun empreinte des traditionnelles pesanteurs institutionnelles, mais qui a tout de même permis de ne pas tomber dans un excès de langue de bois. Pour autant, comme à l'accoutumée, ce genre d'exercice après les vacances estivales aura pêché par trop de regards sur l'incidence du marasme, et par un manque d'expression se rapportant aux moyens éventuels de tirer l'économie régionale de l'ornière. Les organisateurs avaient pourtant sollicité l'avis de chroniqueur et d'économistes de renom pour tenter de trouver la bonne direction, tels Jean-Marc Daniel, Jean-Paul Betbezé, Henri Bourguinat. Les deux premiers du moins ne font pas mystère de leur croyances libérales dont les fondements sont à leurs yeux seuls capables de redonner l'entrain économique. On aura ainsi entendu Jean-Marc Daniel dire sans détour au président de la chambre d'agriculture Dominique Graciet qu'il a tort d'invoquer le protectionnisme économique. Pour l'économiste et chroniqueur, le protectionnisme est cause de tous les malheurs. Ce n'est peut-être pas ce que pensent les producteurs de lait en action parce qu'on leur baisse les prix de 100€ la tonne au nom de la libéralisation du marché, ou les ouvriers de telle ou telle usine victime de la concurrence internationale, laquelle est parfois déloyale!..
Des freins à l'éco-construction
Mais ne doit-on pas laisser aux chefs d'entreprise le soin de considérer ce qui est bon pour eux et pour leur personnel? On notera d'ailleurs avec satisfaction qu'ils ne sont que 17% à considérer que pour redresser la situation les licenciements doivent passer avant la réduction des investissements. Pas certain que les économistes libéraux voient cela d'un très bon oeil puisque l'attitude peut handicaper l'avenir. Néanmoins cet élément révèle la présence en Aquitaine de rapports plutôt bons entre patrons et salariés, ce qui est aussi un atout pour demain.
Il est toutefois plaisant de constater qu'à l'heure où les vertus du libéralisme continuent à être avancées comme la solution incontournable par les théoriciens, la pratique des choses fait ressortir des pistes quelque peu hérétiques. "On" nous impose des usines à gaz" en matière de règlementation dans le domaine de l'éco-construction" remarquait un dirigeant de PME qui invoquait les freins de mise en oeuvre pour les entreprises de cette dimension, lesquelles seraient pourtant en mesure de développer des circuits de "proximité". C'est qui le "on"?interroge Jean-Marc Daniel avant de répondre "c'est nous". Mais est-ce bien exact? Entre le "nous" et les entreprises, pourquoi ne pas le dire, il y a encore du monde : les "politiques" et leurs compétitions, les fonctionnaires de Paris et de Bruxelles....
Il est toutefois plaisant de constater qu'à l'heure où les vertus du libéralisme continuent à être avancées comme la solution incontournable par les théoriciens, la pratique des choses fait ressortir des pistes quelque peu hérétiques. "On" nous impose des usines à gaz" en matière de règlementation dans le domaine de l'éco-construction" remarquait un dirigeant de PME qui invoquait les freins de mise en oeuvre pour les entreprises de cette dimension, lesquelles seraient pourtant en mesure de développer des circuits de "proximité". C'est qui le "on"?interroge Jean-Marc Daniel avant de répondre "c'est nous". Mais est-ce bien exact? Entre le "nous" et les entreprises, pourquoi ne pas le dire, il y a encore du monde : les "politiques" et leurs compétitions, les fonctionnaires de Paris et de Bruxelles....
Les marchands d'argent
Bref pour ce dirigeant de PME "on pourrait développer une filière locale (toujours en éco-construction) mais il faut un niveau d'expertise hors du commun". Autre moyen avancé cette fois en matière de finances, l'indispensable nerf de la guerre, le financement local. Les banquiers tous dénationalisés, si ce n'est démutualisés, ne sont, comme l'a dit quelqu'un "que des marchands d'argent ". Conséquence:il faut trouver des solutions collectives de terrain telle des conventions avec une Communauté urbaine, des sociétés d'investissement locales à l'image de ce qui a été fait en Soule. On pourrait aussi imaginer, comme cela a également été dit, la promotion par la défiscalisation d'une épargne verte. Mais si on a pensé à l'impôt carbone, on a oublié un tel encouragement qui, évidemment, serait une dépense et non pas une recette pour l'Etat. Et plus personne ne parle de planification. Bref, si les grandes idées pour sortir de la crise passent toujours par plus de concurrence, plus de compétitivité, ou plus de mobilité des hommes, le concret conduit aussi vers l'économie de proximité. Et au fond cela est plutôt rassurant. Car tout le reste fait plutôt peur.