Usines à viande ou agriculture paysanne?
Le ministre répondant aus questions à l'Assemblée Nationale (capture d'écran de vidéo)
Les agriculteurs-éleveurs de Bretagne ont exprimé leur désarroi de façon spectaculaire les jours derniers, et leur exemple pourrait bien être suivi ailleurs cette semaine. Les causes des difficultés que vivent les agriculteurs français sont multiples, allant du poids excessif des charges sociales par rapport au revenu, aux difficultés des marchés. D'aucuns mettent en cause des exploitations encore trop petites par rapport à la concurrence, celle-ci se trouvant à la fois dans les pays du Nord et en Espagne. Alors faut-il ne faire que des fermes de 1000 vaches, des élevages de dizaines de milliers de porcs, c'est-à-dire des usines à viande? Ce n'est pas l'avis de la Confédération Paysanne qui relance son projet d'agriculture paysanne, axé sur l'écologie, la qualité des produits, le marché de proximité. La démarche peut séduire, mais elle ne peut sauver ni les exploitations, ni les filières agroalimentaires, lesquelles sont également employeuses de main d'oeuvre.
Dans un dossier remis au préfet du Finistère, FDSEA et JA évoquent la volonté de produire qui règne dans le département. Ils soulignent le rôle régional de l'agriculture: "en 2012, l’agroalimentaire breton a généré 18,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (12% du CA français), en hausse de presque 4% par rapport à 2011. Les exportations bretonnes de produits agricoles et agroalimentaires représentent 4 milliards d’euros". La Bretagne n'atteindrait jamais ces chiffres avec la "paysanisation" de son agriculture. Néanmoins sa production de porcs est en baisse alors qu'elle a augmenté de 6% en Espagne.
Les deux syndicats dénoncent ce que l'on peut considérer comme un non-sens des politiques européennes: les conséquences de "l'embargo" russe. "Cet embargo a été le déclencheur de la prise de conscience du décalage compétitif de la France, où les charges asphyxient les producteurs, contrairement aux pays voisins. Le gouvernement doit rouvrir les flux commerciaux avec la Russie au plus vite".
Stéphane Le Foll semble avoir entendu cet appel puisqu'il vient de déclarer que lui-même et tout le gouvernement sont favorables à la levée des sanctions contre la Russie. Mais d'ajouter " ce n'est ni le ministre de l'agriculture ni la France qui négocie avec la Russie mais l'Union européenne". Rappelons que face aux sanctions occidentales contre la Russie (en cause l'Ukraine) Moscou a répliqué par un embargo sur une liste de produits agroalimentaires. Ainsi, selon une note officielle, les exportations françaises de produits agroalimentaires avaient déjà baissé de 23% en 2014. On pourrait espérer un redressement pour les filières françaises si jamais les sanctions étaient levées. Mais rien n'est moins certain. Débarrassée de la concurrence, la Russie a pu développer sa propre production de porcs et elle pourrait même devenir exportatrice en 2018...On se demande en quoi la politique européenne -et l'assentiment français- ont bien pu servir les ukrainiens. Quant aux éleveurs -et autres entrepreneurs- ils payent les pots cassés.
G.G.
Dans un dossier remis au préfet du Finistère, FDSEA et JA évoquent la volonté de produire qui règne dans le département. Ils soulignent le rôle régional de l'agriculture: "en 2012, l’agroalimentaire breton a généré 18,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (12% du CA français), en hausse de presque 4% par rapport à 2011. Les exportations bretonnes de produits agricoles et agroalimentaires représentent 4 milliards d’euros". La Bretagne n'atteindrait jamais ces chiffres avec la "paysanisation" de son agriculture. Néanmoins sa production de porcs est en baisse alors qu'elle a augmenté de 6% en Espagne.
- "C'EST L'UNION EUROPEENNE QUI NEGOCIE AVEC LA RUSSIE"
Les deux syndicats dénoncent ce que l'on peut considérer comme un non-sens des politiques européennes: les conséquences de "l'embargo" russe. "Cet embargo a été le déclencheur de la prise de conscience du décalage compétitif de la France, où les charges asphyxient les producteurs, contrairement aux pays voisins. Le gouvernement doit rouvrir les flux commerciaux avec la Russie au plus vite".
Stéphane Le Foll semble avoir entendu cet appel puisqu'il vient de déclarer que lui-même et tout le gouvernement sont favorables à la levée des sanctions contre la Russie. Mais d'ajouter " ce n'est ni le ministre de l'agriculture ni la France qui négocie avec la Russie mais l'Union européenne". Rappelons que face aux sanctions occidentales contre la Russie (en cause l'Ukraine) Moscou a répliqué par un embargo sur une liste de produits agroalimentaires. Ainsi, selon une note officielle, les exportations françaises de produits agroalimentaires avaient déjà baissé de 23% en 2014. On pourrait espérer un redressement pour les filières françaises si jamais les sanctions étaient levées. Mais rien n'est moins certain. Débarrassée de la concurrence, la Russie a pu développer sa propre production de porcs et elle pourrait même devenir exportatrice en 2018...On se demande en quoi la politique européenne -et l'assentiment français- ont bien pu servir les ukrainiens. Quant aux éleveurs -et autres entrepreneurs- ils payent les pots cassés.
G.G.