Ph Paysud
S'il est un lieu où l'on se devait de célébrer dignement le bi-centenaire de la naissance de Frédéric Chopin, c'est bien à Nohant, en cette maison qui fut le refuge et un espace d'inspiration des deux amants, un lieu d'orages aussi au milieu de ce Berry chargé de nature paysanne et de traditions. Se situant dans la lignée de Jean-Jacques (Rousseau) George Sand trouvait dans cette nature la source d'un romantisme d'action et de combat qu'il ne faut pas confondre, comme le dirait Alain Duault, avec la mièvrerie d'histoires de jeunes filles en fleurs. Frédéric Chopin qui, certes, parcourut moins la campagne berrichonne que l'auteur du Moulin d'Angibault, trouva néanmoins dans les charmilles du parc de Nohant l'origine de ces envolées qui, lorsque le pianiste d'aujourd'hui les a bien senties, nous font encore la chair de poule. C'est dire que l'on ne va pas à Nohant-hier à l'occasion des journées romantiques, aujourd'hui pour un Festival qui semble devoir perdurer- seulement pour quelques récitals, mais un peu comme en un pèlerinage. Il faut dire que deux-cents ans après, la demeure, parfaitement entretenue, est intacte, et qu'à l'intérieur comme à l'extérieur, on a l'impression que George Sand vient seulement de la quitter. Et ce n'est pas sans émotion que, à chaque récital, l'on entend carillonner, à l'initiative de Jean-Yves Clément, directeur artistique du Festival, la clochette située du côté de la célèbre Bergerie. C'est rappelons-le, cette salle qui offre l'essentiel des rendez-vous musicaux de Nohant, et, après un programme d'aménagements-qui va se poursuivre en 2011 par l'installation fort attendue de la climatisation- elle est devenue à juste titre la Bergerie Frédéric Chopin.
Elle et lui
Assister à Nohant au récital d'un célèbre pianiste -et cette année ils étaient nombreux- se double toujours d'incursions dans la campagne berrichonne sur les traces des romans champêtres de George Sand, depuis le Moulin d'Angibault magnifiquement restauré, à la Mare au diable. L'occasion de renouer ou de trouver les vérités de la terre dans lesquelles l'écrivain détectait des raisons de changement si ce n'est de révolte, mais aussi des valeurs à prendre en compte dans une démarche révolutionnaire. Si aujourd'hui l'auteur de Lélia est cataloguée par certains comme une pionnière du féminisme, sa démarche est en réalité beaucoup plus large, et à l'opposé du froid matérialisme actuel.
George et Frédéric auraient pu reprendre avant leur rupture la fameuse formule "parce que c'était lui, parce que c'était moi". Ils ont influé l'un sur l'autre dans leur art respectif. Chopin nous a laissé l'une des plus belles musiques qui soient sur cette terre. On en mesure toute la force et toute la difficulté d'exécution lorsque l'on assiste au Théâtre de La Châtre au "cours public" (voir notre vidéo) qu'anime avec talent Yves Henry. On y découvre aussi trois jeunes futurs "chopinistes" dont on entendra reparler: Violaine Debever, Da-Hee Kim, et Michalis Boliakis. De son côté, Yves Henry nous a gratifié, à la Bergerie, d'un magnifique concerto no2 de Chopin en compagnie du Quatuor Elysée. Mais ce sont plus de 40 récitals ou concerts qui se sont déroulés (ou se dérouleront, le Festival continue...) à Nohant avec les compositions de Chopin ou de celles des musiciens de l'école romantique. Nous avons eu quant à nous la chance d'écouter et de voir Anne Queffelec, Yves Henry, Ronald Brautigam, le Quatuor Elysée, Marc Laforet, Nicolas Stavy, Abdel Rahman El Bacha...Tous d'immenses talents, bien que les styles soient différents. Nos préférences sont allées à Yves Henry, Marc Laforet, Nicolas Stavy. Abdel Rahman El Bacha est jours en finesse et légèreté, mais peut-être un peu éloigné du ressenti du drame romantique...
George et Frédéric auraient pu reprendre avant leur rupture la fameuse formule "parce que c'était lui, parce que c'était moi". Ils ont influé l'un sur l'autre dans leur art respectif. Chopin nous a laissé l'une des plus belles musiques qui soient sur cette terre. On en mesure toute la force et toute la difficulté d'exécution lorsque l'on assiste au Théâtre de La Châtre au "cours public" (voir notre vidéo) qu'anime avec talent Yves Henry. On y découvre aussi trois jeunes futurs "chopinistes" dont on entendra reparler: Violaine Debever, Da-Hee Kim, et Michalis Boliakis. De son côté, Yves Henry nous a gratifié, à la Bergerie, d'un magnifique concerto no2 de Chopin en compagnie du Quatuor Elysée. Mais ce sont plus de 40 récitals ou concerts qui se sont déroulés (ou se dérouleront, le Festival continue...) à Nohant avec les compositions de Chopin ou de celles des musiciens de l'école romantique. Nous avons eu quant à nous la chance d'écouter et de voir Anne Queffelec, Yves Henry, Ronald Brautigam, le Quatuor Elysée, Marc Laforet, Nicolas Stavy, Abdel Rahman El Bacha...Tous d'immenses talents, bien que les styles soient différents. Nos préférences sont allées à Yves Henry, Marc Laforet, Nicolas Stavy. Abdel Rahman El Bacha est jours en finesse et légèreté, mais peut-être un peu éloigné du ressenti du drame romantique...