Agriculture: la valse triste des millions

Un fois de plus l’Etat, le « politique », ouvre le bal des millions d’euros pour venir au secours d’un secteur en crise, en l’occurrence l’agriculture. Plan d’urgence sans précédent affirme Nicolas Sarkozy. Sans doute depuis la mise en œuvre de l’euro, l’élargissement, et le renforcement de l’intégration européenne. Le monde agricole et ses syndicats ne seront pas insensibles à l’effort exceptionnel annoncé, mais il est à parier qu’à la base on ne va pas bondir de joie en se retrouvant dans la position de celui qui reçoit la charité.Et, emprunter pour se renflouer on a jamais beaucoup aimé ça.
On pouvait espérer que l’Europe telle qu’elle fut conçue dans ses principes, avec sa préférence communautaire, éviterait au contraire au monde paysan de se trouver ans l’attitude de celui qui tend la main. Pour le premier pays agricole de l’UE il y a tout de même comme un constat d’échec dont les uns et les autres devraient savoir tirer les leçons . Or, les leçons que l’on s’apprête à tirer à Bruxelles, si on croit certaines fuites, ont plutôt de quoi inquiéter la France et ses agriculteurs pour l’après 2013 puisque le budget agricole de l’UE serait fortement amputé. Dieu merci, tous les secteurs agricoles n’ont pas besoin de la manne communautaire pour vivre. En réalité on se retrouve dans une situation de renationalisation de la politique agricole, un Etat-Nation devant reconstruire ce que le communautaire détruit. Nicolas Sarkozy (ou ses conseillers) ressent sans doute un peu tout cela en invoquant l’identité nationale et son ancrage sur la campagne. Il dit vouloir s’attaquer et infléchir les orientations des 27 qui jusqu’ici s’inquiètent peu des spécificités rurales françaises. Plus facile à dire qu’à faire. A moins -peut-être- de frapper fort…